Curcumine et maladie d’Alzheimer : mécanismes épigénétiques et effets neuroprotecteurs

Publié le 14. août 2023 | Castillo-Ordonez WO, Cajas-Salazar N, Velasco-Reyes MA
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Cette étude examine les effets neuroprotecteurs potentiels de la curcumine dans la maladie d’Alzheimer (MA) et met l’accent sur les mécanismes épigénétiques. La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative caractérisée par des plaques bêta-amyloïdes, des enchevêtrements neurofibrillaires, une inflammation et un stress oxydatif. Outre les facteurs génétiques, les modifications épigénétiques telles que la méthylation de l’ADN, les modifications des histones et les ARN non codants jouent un rôle important dans le développement de la maladie.

La curcumine, un polyphénol extrait de la racine de curcuma, présente des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et anti-amyloïdes. Elle influence les mécanismes épigénétiques en régulant l’acétylation des histones, en agissant sur la méthylation des gènes associés à la maladie d’Alzheimer et en activant des gènes neuroprotecteurs. De plus, la curcumine pourrait moduler l’expression de la préséniline-1 (PSEN1) et de la bêta-sécrétase (BACE1), réduisant ainsi la formation de bêta-amyloïde.

Bien que les études précliniques montrent des résultats prometteurs, les preuves cliniques restent mitigées. La faible biodisponibilité de la curcumine constitue un défi, mais de nouvelles formulations telles que la curcumine liposomale ou les nanoparticules pourraient améliorer son efficacité.

Conclusion : la curcumine possède des propriétés neuroprotectrices potentielles contre la maladie d’Alzheimer, notamment par des mécanismes épigénétiques. D’autres études cliniques sont nécessaires pour valider son intérêt thérapeutique.

Contexte :

La maladie d’Alzheimer (MA) est la forme la plus courante de démence et touche environ 50 millions de personnes dans le monde. Malgré des recherches intensives, il n’existe aucun traitement curatif. La maladie se caractérise par l’accumulation de plaques de bêta-amyloïde (Aβ), des enchevêtrements neurofibrillaires de protéine tau hyperphosphorylée, une inflammation et un stress oxydatif. Si les facteurs génétiques jouent un rôle, des études récentes montrent que les modifications épigénétiques sont également déterminantes dans le développement de la maladie. La méthylation de l’ADN, les modifications des histones et les ARN non codants régulent les gènes associés à la maladie d’Alzheimer et pourraient offrir de nouvelles approches thérapeutiques.

La curcumine, le principal ingrédient actif du curcuma longa, possède des propriétés neuroprotectrices, notamment des effets antioxydants, anti-inflammatoires et anti-amyloïdes. Cette étude examine comment la curcumine affecte les mécanismes épigénétiques et si elle peut contribuer à la prévention ou au traitement de la maladie d’Alzheimer.

Mécanismes épigénétiques dans la maladie d’Alzheimer :

1. Méthylation de l’ADN :

– Les gènes associés à la maladie d’Alzheimer tels que APP, PSEN1, BACE1 présentent des profils de méthylation modifiés.

– En modulant la méthylation de l’ADN, la curcumine pourrait réguler l’expression de ces gènes et réduire la production d’Aβ.

2. Modifications des histones :

– Une dérégulation de l’acétylation et de la méthylation des histones a été mise en évidence chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

– La curcumine inhibe les histones déacétylases (HDAC) et favorise l’acétylation des gènes neuroprotecteurs.

– Grâce à ces mécanismes, la curcumine pourrait réactiver des voies de signalisation neuroprotectrices.

3. ARN non codants (ARNnc) :

– Les ARNnc régulent l’expression des gènes de la maladie d’Alzheimer tels que BACE1 et APOE4.

– La curcumine pourrait réduire la production de bêta-amyloïde en modulant les microARN (par exemple miR-346, miR-29).

La curcumine comme option thérapeutique :

– Des études montrent que la curcumine inhibe les processus neuroinflammatoires, réduit la formation d’Aβ et active les mécanismes de protection antioxydants.

– Dans des modèles de souris, une réduction des plaques bêta-amyloïdes et une amélioration des performances cognitives ont été observées après l’administration de curcumine.

– Cependant, les études cliniques fournissent des résultats contradictoires, la faible biodisponibilité de la curcumine limitant ses effets thérapeutiques.

Stratégies pour améliorer la biodisponibilité :

– Les formulations liposomales de curcumine et les nanoparticules augmentent l’absorption et l’efficacité.

– La combinaison avec la pipérine (issue du poivre noir) peut augmenter la biodisponibilité de 20 fois.

Conclusion :

La curcumine montre des effets neuroprotecteurs prometteurs contre la maladie d’Alzheimer, notamment par des mécanismes épigénétiques. Elle pourrait réduire la formation de bêta-amyloïde, atténuer l’inflammation et améliorer la plasticité neuronale. Malgré des résultats précliniques prometteurs, d’autres études cliniques bien conçues sont nécessaires pour déterminer l’efficacité et le dosage optimal. La combinaison avec des formulations innovantes pourrait améliorer considérablement l’utilisation thérapeutique de la curcumine dans la prévention et le traitement de la maladie d’Alzheimer.

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