Une alimentation riche en magnésium améliore la santé du cerveau

Publié le 10. mars 2023 | Alateeq K, Walsh EI, Cherbuin N
DémenceMagnésiumRisque de démenceInflammationsAnti-inflammatoireNutritionCerveauSanté du cerveauStructure du cerveauCognitionCapacités cognitivesStress oxydatif

Cette étude examine le lien entre l’apport alimentaire en magnésium et la structure du cerveau, notamment la taille du volume cérébral et l’apparition de lésions de la substance blanche (White Matter Lesions, WML). L’analyse est basée sur les données de 6.001 adultes âgés de 40 à 73 ans provenant de la biobanque britannique UK Biobank.

Les résultats montrent qu’un apport plus élevé en magnésium est associé à une meilleure santé cérébrale : les personnes ayant un apport plus élevé en magnésium avaient de plus grandes quantités de matière grise et de matière blanche ainsi que de plus grands volumes d’hippocampe. En même temps, il y avait moins de lésions de la substance blanche, qui sont considérées comme un facteur de risque de démence. L’effet positif était particulièrement prononcé chez les femmes, en particulier chez les femmes post-ménopausées.

Il est intéressant de noter que ce n’est pas seulement l’apport absolu en magnésium qui est pertinent, mais aussi les variations à long terme de l’apport en magnésium. Les personnes dont les niveaux de magnésium étaient élevés en permanence présentaient des volumes cérébraux plus importants que celles dont la consommation de magnésium était fluctuante ou diminuait. En revanche, l’effet antihypertenseur attendu du magnésium n’a pas été démontré.

Conclusion : une alimentation riche en magnésium pourrait contribuer à préserver la santé du cerveau et à réduire le risque de démence. Les femmes en particulier pourraient bénéficier d’un apport plus élevé en magnésium. Des études supplémentaires sont nécessaires pour clarifier les mécanismes exacts et les effets à long terme.

Contexte :

La prévalence mondiale de la démence va augmenter de manière spectaculaire dans les décennies à venir. Comme il n’existe pas encore de traitement curatif, l’accent est mis sur les mesures préventives. La nutrition est un facteur de risque modifiable qui pourrait influencer la progression des maladies neurodégénératives. Le magnésium, en particulier, joue un rôle dans de nombreux processus physiologiques du cerveau, notamment la réduction du stress oxydatif, la régulation des neurotransmetteurs et la promotion de la fonction synaptique. Les études menées jusqu’à présent indiquent qu’un apport plus élevé en magnésium pourrait être associé à de meilleures performances cognitives et à un risque réduit de démence. Cependant, le moment exact à partir duquel cet effet se manifeste n’est pas clair.

Objectifs de l’étude :

Cette étude examine

  1. Le lien entre l’apport en magnésium et le volume du cerveau.
  2. Les effets du magnésium sur les lésions de la substance blanche.
  3. Les éventuelles différences de ces effets en fonction du sexe.
  4. L’influence du magnésium sur la pression artérielle comme médiateur possible des effets neuroprotecteurs.

Méthodologie :

  • Population de l’étude : 6.001 adultes (40-73 ans) issus de la biobanque britannique.
  • Enquête sur les apports en magnésium : Questionnaire alimentaire en ligne (rappel sur 24 heures).
  • Imagerie : Imagerie par résonance magnétique (IRM) pour mesurer le volume du cerveau et les lésions de la substance blanche.
  • Mesure de la pression artérielle : Moyenne de deux mesures par personne.
  • Analyse des données : Modèles linéaires hiérarchiques pour l’étude de l’absorption de magnésium, de la structure du cerveau et de la pression artérielle.

Résultats :

Un apport plus élevé en magnésium est associé à un plus grand volume cérébral :

  • Chaque augmentation de 100 mg/jour de l’apport en magnésium était associée à une augmentation de la matière grise (+0,001 %), de l’hippocampe gauche (+0,0013 %) et de l’hippocampe droit (+0,0023 %).
  • L’effet était plus prononcé chez les femmes que chez les hommes.

Moins de lésions de la substance blanche en cas d’apport élevé en magnésium :

  • Les personnes ayant un apport élevé en magnésium avaient significativement moins de WML que les personnes ayant un faible apport en magnésium.
  • Ceci est particulièrement pertinent étant donné que les WML sont considérés comme un précurseur de la démence et des troubles cognitifs.

Différences entre les sexes :

  • Les femmes ont davantage bénéficié d’un apport élevé en magnésium que les hommes.
  • Les femmes ménopausées, en particulier, avaient des volumes cérébraux plus importants et moins de WML lorsque l’apport en magnésium était élevé.
  • Cependant, les femmes dont l’apport en magnésium était « décroissant » présentaient un rétrécissement plus important des structures cérébrales que les hommes dont l’apport était comparable.

L’absorption de magnésium à long terme est essentielle :

  • Les personnes dont l’apport en magnésium était élevé et stable pendant des années avaient les plus gros volumes cérébraux.
  • Un apport faible mais croissant en magnésium était associé à des volumes cérébraux plus petits et à un plus grand nombre de WML.

Pas de lien significatif entre le magnésium et la pression artérielle :

  • Le magnésium n’a pas été associé de manière significative à une réduction de la pression artérielle.
  • Cela suggère que les effets neuroprotecteurs ne sont pas médiatisés par une baisse de la pression artérielle.

Discussion :

L’étude fournit de fortes indications selon lesquelles un apport élevé en magnésium pourrait ralentir le vieillissement du cerveau. La nette différence entre les sexes est particulièrement remarquable : les femmes, en particulier les post-ménopausées, ont bénéficié de manière disproportionnée d’un apport élevé en magnésium. Cela pourrait être lié à des changements hormonaux, le magnésium étant également impliqué dans la régulation des œstrogènes.

Un autre résultat clé est que les modèles d’absorption de magnésium à long terme sont plus importants que les changements à court terme. Une consommation de magnésium stable pendant des années était associée aux meilleurs résultats en termes de volume cérébral et de WML.

Un résultat inattendu a été que le magnésium n’était pas corrélé à une réduction de la pression artérielle. Bien que de nombreuses études considèrent le magnésium comme un antihypertenseur, cela pourrait jouer un rôle mineur dans les effets neuroprotecteurs. Au lieu de cela, des propriétés anti-inflammatoires ou une amélioration de la plasticité synaptique pourraient être les mécanismes déterminants.

Conclusion :

Un apport élevé en magnésium est associé à une meilleure santé cérébrale, notamment à des volumes cérébraux plus importants et à moins de lésions de la substance blanche. Les femmes semblent bénéficier davantage de ces effets, ce qui suggère une possible influence hormonale.

Ces résultats soulignent l’importance d’une alimentation riche en magnésium pour la prévention des maladies cérébrales liées à l’âge. D’autres études à long terme sont nécessaires pour déterminer plus précisément les niveaux optimaux de magnésium et les mécanismes biologiques derrière ces effets.

Zur Übersicht aller Studien